Publié le - Lotte Poté

5 choses à savoir sur… Hans/Jean Arp & Sophie Taeuber-Arp

L’exposition « Hans/Jean Arp & Sophie Taeuber-Arp. Friends, Lovers, Partners » raconte l’histoire d’un amour créatif qui durera près de trente ans, jusqu’au décès accidentel de Sophie Taeuber-Arp en 1943. Voici cinq faits (plus ou moins connus) sur le célèbre duo d’artistes.

« L'exposition qui s'est tenue à la Galerie Tanner à Zurich, en novembre 1915, allait devenir le plus grand événement de ma vie. C'est là que j'ai rencontré Sophie Taeuber pour la première fois. »
- Hans/Jean Arp

1. Ils étaient amis, amants et partenaires créatifs

Arp et Taeuber-Arp se rencontrent pour la première fois à Zurich, en 1915, lors d’une exposition de Hans/Jean. Quelques années plus tard, ils deviennent un couple. Tous deux ont découvert leur passion pour l’art dès l’enfance. L’amour qu’ils se vouent l’un à l’autre et à l’art se traduit dans un certain nombre d’œuvres qu’ils réalisent non pas à deux, mais à quatre mains. Sophie Taeuber-Arp connaît une fin tragique et inattendue en 1943. Le cœur brisé, son mari se retire alors dans un couvent. 

2. Arp a écrit des poèmes pour Taeuber-Arp après sa mort

Après un temps de retraite, Hans/Jean Arp recommence à créer et dédie des poèmes sublimes à sa défunte épouse. Vous pouvez évidemment les découvrir dans le guide du visiteur de l’exposition (section littéraire). En voici un avant-goût :

« Sophie rêvait Sophie Peignait Sophie dansait » :

Tu rêvais d’étoiles ailées,
de fleurs qui cajolent les fleurs
sur les lèvres de l’infini,
de sources de lumière qui s’épanouissent,
d’éclosions symétriques,
de soies respirantes,
de sciences sereines,
loin des maisons aux mille dards,
aux prosternations de déserts naïfs,
parmi mille miracles débraillés.
Tu rêvais de ce qui repose dans l’immuable de la clarté.
Tu peignais une rose dévoilée ;
un bouquet d’ondes,
un cristal vivant.

Nic Aluf, Sophie Taeuber with the Dada-Head, 1920, Stiftung Arp e.V. Berlin/Rolandswerth
© Nic Aluf, Sophie Taeuber with the Dada-Head, 1920, Stiftung Arp e.V. Berlin/Rolandswerth

3. Ils étaient des figures clés du mouvement dada 

Avec Hugo Ball, Tristan Tzara et Richard Huelsenbeck, Hans/Jean Arp est l’une des figures de proue du dadaïsme, un mouvement artistique d’avant-garde du début du XXe siècle qui rejette les normes esthétiques traditionnelles et se concentre sur l’anarchie, l’absurde et l’anti-art. 

Le mouvement connaît un début légendaire le 5 février 1916 au Cabaret Voltaire à Zurich. Lors de l’inauguration de la Galerie Dada en 1917, Taeuber-Arp exécute quelques danses expressives modernes. Elle sculpte également une série de portraits en bois, des Têtes dada.

4. Les marionnettes de Taeuber-Arp sont une véritable (re)découverte

Certaines sont espiègles et drôles, d’autres émouvantes ou terrifiantes : les marionnettes de Sophie Taeuber-Arp sont faites pour le mouvement et l’action. Pourtant, après leur réalisation en 1918, elles ne prennent vie qu’à quelques reprises et restent près d’un siècle dans la collection du Museum für Gestaltung de Zurich. L’artiste Marina Rumjanzewa les met magnifiquement en images dans son court métrage Marionnettes in Motion en 2021. Il est grand temps de les (re)découvrir !

« Ces marionnettes ont fasciné les dadaïstes ainsi que les surréalistes.» – Tristan Tzara

5. Sophie Taeuber-Arp était injustement dans l’ombre de Hans/Jean Arp 

C’était le sort de beaucoup d’artistes féminines qui avaient épousé un artiste masculin connu. Leur héritage en a souffert. Ce fut malheureusement aussi le cas pour Sophie Taeuber-Arp, même si Hans/Jean Arp a tout fait pour immortaliser son œuvre. Ses œuvres textiles, marionnettes et tapisseries, ainsi que ses peintures et dessins ont finalement fait l’objet d’expositions internationales majeures au cours de ces dernières années. 

À partir du 20 septembre, vous pourrez découvrir à Bozar les œuvres de ces deux artistes, à l’occasion d’une première grande exposition commune en Belgique.