Publié le - Cedric Feys

5 choses à savoir sur Galya Bisengalieva

Le 18 décembre, nour aurons le plaisir d'accueillir Galya Bisengalieva. Cette violoniste, compositrice et productrice kazakhe combine de manière inégalée son instrument avec l'électronique, ce qui donne une musique très atmosphérique. Rencontrez cette violoniste innovante.

1. Des chansons folkloriques kazakhes à une éducation rigoureuse

Galya Bisengalieva se souvient parfaitement de la façon dont sa grand-mère chantait des chansons folkloriques kazakhes traditionnelles, une musique que la jeune Galya a rapidement apprise à l'oreille. La pratique du violon n'était pas non plus très loin, car ses deux parents étaient violonistes. Peu de temps après, Galya Bisengalieva s'est elle-même mise à jouer de cet instrument. Elle a suivi une scolarité soviétique stricte et, à 12 ans, a reçu une bourse pour poursuivre ses études à Londres, où elle s'est ensuite perfectionnée à la prestigieuse Royal Academy of Music. 

Galya Bisengalieva © Nicol Vizioli

2. Une nouvelle vision du violon

La voix de Galya Bisengalieva est née d'une rébellion contre une grande partie de ce qu'on lui a enseigné. La musicienne veut réinventer le violon, repousser les limites de l'instrument et découvrir de nouveaux sons. Mais sa connaissance approfondie de l'instrument l'aide aussi : « Lorsque vous passez votre enfance à vous concentrer sur un seul instrument, les possibilités semblent vraiment infinies avec une petite quantité d'effets. » Ainsi, le dernier album de Bisengalieva, Polygon (2023), se compose d'un minimum de ressources. Avec seulement un violon, une voix, quelques instruments traditionnels kazakhs et de l'électronique, elle ouvre un vaste paysage musical, parfois superbement inquiétant. Des fragments de folk, d'ambient, de drones incantatoires et les échos éloignés d'un club se fondent silencieusement les uns dans les autres et résonnent au-dessus du violon de Galya Bisengalieva. 

3. Couche après couche après couche  

Sur le morceau-titre Polygon, soigneusement construit, elle empile pas moins de quarante violons désaccordés les uns sur les autres, tandis qu'une basse profonde bourdonne obstinément. Lorsque les violons disparaissent soudainement, la basse s'effiloche elle aussi. La compositrice n'en est pas à son coup d'essai. Umay, que l'on entend sur son deuxième EP, consiste en pas moins de 60 couches de violons manipulés électroniquement. Un shankobyz échantillonné, une harpe à bouche traditionnelle kazakhe, prend une présence presque menaçante et est ingénieusement déployé comme une boîte à rythmes hors du commun. 

4. Bisengalieva raconte des histoires...

Non seulement elle ouvre de nouveaux mondes avec ses expériences au violon, mais ses albums sont invariablement ancrés dans l'histoire et l'actualité. Polygon met en lumière le tristement célèbre site d'essai kazakh de Semipalatinsk, également connu sous le nom de « Polygone », où 465 essais nucléaires ont eu lieu pendant l'ère soviétique, avec des conséquences désastreuses pour la région et la population. Dans son premier album, Aralkum, sorti en 2020, Bisengalieva fait référence au désert du même nom - le plus jeune du monde - créé depuis les années 1960 par l'irrigation de la mer d'Aral. Le penchant de Bisengalieva pour les enregistrements sur le terrain est également évident sur son tout premier album. Sur le titre Zhalanash, par exemple, elle intègre le cri d'un cormoran, un oiseau qui s'est installé dans la région avant la catastrophe écologique.

5. ... et transcende les genres

L'ingéniosité et la virtuosité de Galya Bisengalieva lui ont permis de collaborer étroitement avec des sommités de différents horizons musicaux : le figure de proue de la musique minimale Terry Riley et l'icône du deep listening Pauline Oliveros, des figures de la musique électronique comme Suzanne Ciani, Laurie Spiegel et Jlin, ainsi que des musiciens comme Thom Yorke, Actres et Hildur Guðnadóttir. Et vous avez peut-être déjà entendu Galya Bisengalieva sans le savoir. Ses solos et improvisations ont figuré sur plusieurs bandes originales : de You Were Never Really Here et The Two Popes à Suspiria. Galya Bisengalieva apparaît aussi régulièrement dans le monde de la mode. Elle a collaboré avec Alexander McQueen, Burberry et Norlha, entre autres.