1. The National ne peut pas se passer de lui

Commençons par le plus évident : pour le grand public, Bryce Dessner est le guitariste du groupe de rock indépendant The National, au sein duquel Dessner succède à son frère jumeau Aaron en 2001. Le groupe a été la tête d'affiche des plus grands festivals, totalisé 167 millions de streams pour l'introspectif I Need My Girl et déjà sorti dix albums studio. Bryce y a fait ses armes de musicien et compositeur, finissant par écrire ses propres arrangements pour cordes, comme le final mielleux de This is the Last Time.

2. Il ne peut se passer de classique contemporain 

« La musique classique contemporaine faisait déjà partie de ma vie avant The National », explique-t-il. Pourtant, ce n’est qu’en 2013 qu’un enregistrement de sa musique a été publié, grâce à une collaboration primée avec le Kronos Quartet. « Écrire pour quatuor à cordes, c’est une autre affaire : au lieu d'une ébauche devant encore être approfondie, lorsqu'on compose du classique, on conçoit tout de suite l'ensemble de l'édifice, chaque idée doit être élaborée avec minutie. » Une année plus tard, la suite symphonique Caroline by the Sea a vu le jour (le 24 novembre à Bozar), suivie par un concerto pour piano dédié à Alice Sara Ott (également le 24 novembre) et de nombreuses musiques de film.

3. Il voit dans Steve Reich une figure paternelle

La plus grande influence de Dessner ? Ce n’est ni le rock alternatif des années 1980, ni le jazz joué par son père, mais bien Electric Counterpoint de Steve Reich, une œuvre de 1987. Dessner avait une vingtaine d’années lorsqu’il a rencontré Reich, dont l’ouverture d’esprit et le détachement quant aux genres l’ont profondément influencé et guidé. « Il est difficile de saisir à quel point Reich occupe une position unique dans la musique moderne. Il est aussi influent dans le domaine de l'électronique et du rock que dans celui de la musique classique contemporaine. » Chez Dessner aussi, le jeu de guitare minimaliste s'insinue dans sa « musique rock » et les structures pop dans son travail « classique ». De son côté, Reich ne tarit pas d'éloges sur Dessner, lui passant des commandes de composition et le considérant comme « une voix importante de sa génération ».

4. Il est fan des choix musicaux de Bozar

Si Dessner vivait à Bruxelles, nous osons penser que Bozar serait l’un de ses lieux de prédilection. Le programme musical de la saison 2024-2025 met à l'honneur des musiciens qui lui sont chers, notamment le Kronos Quartet déjà mentionné. Dessner a également écrit de la musique pour Sõ Percussion (Music For Wood and Strings, 2013) et l’Amsterdam Sinfonietta (Lachrimae, 2012), tandis que Gustavo Dudamel a dirigé la première de Quilting et que Roomful of Teeth collabore à l'oratorio Triptych. 

5. Son carnet d’adresses est énorme

Sans commettre d'infraction au RGPD, un coup d'œil au carnet d’adresses de Dessner vaut la peine. Grâce à The National, des collaborations avec Taylor Swift et Sufjan Stevens ont vu le jour, mais Dessner figure également parmi les contacts favoris de milieux plus « classiques ». Le Barbican Centre, le Muziekgebouw Eindhoven et le Metropolitan l'ont invité pour des résidences, le Los Angeles Philharmonic l’a également réquisitionné et bientôt, il jouera pour la première fois aux côtés du Brussels Philharmonic à Bozar le 24 novembre. Une semaine plus tard, il présentera une belle liste d'invités pour An Evening with Bryce Dessner : la chanteuse (son épouse) Mina Tindle, This is the Kit et le Quatuor Zaïde. Enfin, au sein du collectif Dream House Quartet rassemblant Dessner, les sœurs Labèque et David Chalmin, il interprètera des œuvres de Reich, Radiohead et Glass.

Bryce Dessner se produira dans la Salle Henry Le Bœuf le 23 novembre (Dream House Quartet) et le 24 novembre (Brussels Philharmonic + Alice Sara Ott), et dans le Hall Terarken le 30 novembre (An Evening with Bryce Dessner). En collaboration avec Ars Musica.