Publié le - Astrid Jansen

5 choses à savoir sur (l’inclassable) Olivia Laing

Dans son dernier livre The Garden Against Time: In Search of a Common Paradise (2024), Olivia Laing dresse, comme un bouquet sauvage, une liste indisciplinée de plantes, d’espoirs, d’angoisses, d’utopies et de créations à glaner dans les jardins. À notre tour de lister cinq faits sur ses écrits remarquables qui n’ont absolument rien de traditionnel.

Rencontrez Olivia Laing à Bozar, le 21 octobre 

1. Olivia Laing sait dire non 

À vingt ans, dire non était devenu l'art ultime d'Olivia Laing qui renonça à l'université, à la viande, au lait et même aux coiffeurs, protestant sans relâche contre tout ce qui était façonné par l’humain. Le naturel, c'était « sa religion ». À tel point qu’Olivia Laing vécut trois mois dans une ferme abandonnée, une expérience qualifiée plus tard de formatrice, lui offrant des leçons que l'université n'aurait jamais pu transmettre. 

2. Olivia Laing est inclassable  

Non seulement Olivia Laing est non-binaire, mais son œuvre échappe à toute tentative de classification. Parmi ses œuvres les plus marquantes – traduites dans vingt et une langues -, on retrouve : The Lonely City (2016), une exploration de la solitude à travers la vie d'artistes comme Andy Warhol et Edward Hopper ; The Trip to Echo Spring (2013) s'intéresse à la relation destructrice entre des écrivains (Hemingway, Fitzgerald, Carver) et l'alcoolisme ;  Everybody: A Book About Freedom (2021) interroge la manière dont nos corps, en particulier ceux des personnes marginalisées, sont politisés et contrôlés. Olivia Laing s'exprime également sur l'art, la culture et la société dans des publications comme The Guardian, Financial Times et The New York Times. Son langage lyrique, mêlant émotion et analyse, imagination et rigueur factuelle, s'attache à saisir les contradictions inévitables de l'expérience moderne. 

« Si nous voulons changer le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, nous allons faire beaucoup d’erreurs en chemin. »

3. Olivia Laing rêve d’un nouvel Eden 

Pour Olivia Laing, les jardins sont des lieux de privilège mais aussi des espaces de rêves collectifs. De l'utopie queer évoquée par Derek Jarman à la vision d'un Éden commun défini par William Morris, un nouveau paradis pourrait notamment donner ceci : « Une harmonie bourdonnante et vibrante qui transcende non seulement le désir sexuel, mais le monde humain lui-même. Appelez cela un état de jardin : une écologie interespèces d'une beauté et d'une plénitude stupéfiantes, jamais statique, toujours en mouvement, progressive et prolifique. Je veux y vivre, et le monde ne survivra pas encore très longtemps si nous ne le faisons pas. » * Note pour le tarducteur : citation originale de Olivia en comment. 

4. Olivia Laing promeut la tendresse  

Tout jardinier le sait : l’imprévisibilité du jardin nous rend tous amateurs. Olivia Laing souligne l’importance de l’erreur et de l’apprentissage dans son parcours personnel et créatif. Dans une interview avec The Nation, Olivia Laing parle de notre époque, marquée par une intolérance croissante envers les échecs et les imperfections. C’est dans le processus d’apprentissage, souvent humiliant, que l’on apprend à accepter les autres et à lâcher prise sur son égoïsme : « Si nous voulons changer le monde, nous allons faire beaucoup d’erreurs. Je pense qu'une sorte de tendresse et d'acceptation envers les gens qui font des erreurs est vraiment essentielle. » 

5. Olivia Laing veut changer le monde avec des corps 

À 9 ans, Olivia Laing participait à sa première Pride Parade. Marcher, en étant fier de son corps a toute son importance pour Olivia qui a grandi dans les années quatre-vingt en Angleterre quand la loi britannique interdisait la « promotion de l'homosexualité ». « Il me semblait évident que c’est avec des corps dans la rue que l’on change le monde », peut-on lire dans Everybody, A Book About Freedom (Picador, non traduit). 

  

Olivia Laing sera à Bozar le 21 octobre, réservez vos tickets ici