1. Ses films produisent des effets secondaires désirables
Bien que ses œuvres semblent posséder les vertus sédatives de la valériane, vous en ressortez transformé. Parmi les plus singuliers du cinéma contemporain, les films d’Apichatpong Weerasethakul invitent à lâcher prise et à s’abandonner à la « sensation » du cinéma. Comme des répercussions heureuses, ils laissent une trace durable.
2. Il a reçu de nombreux prix prestigieux
Apichatpong Weerasethakul est mondialement reconnu pour ses long-métrages, récompensés notamment à Cannes : Oncle Boonmee Celui qui se souvient de ses vies antérieures (Palme d’Or en 2010) ; Blissfully Yours (Prix Un Certain Regard en 2002) ; Tropical Malady (Prix du Jury en 2006); Memoria (prix du jury ex aequo en 2021) ; …
« Apichatpong Weerasethakul invite à contempler tranquillement l’intranquillité de la vie visible et invisible. »
3. Il n’est pas que cinéaste
Apichatpong Weerasethakul est un artiste visuel prolifique, auteur de nombreuses installations vidéo et performances artistiques. Sa première œuvre entièrement réalisée en réalité virtuelle, A Conversation with the Sun, est une expérience troublante à découvrir à Bozar en septembre 2024.
4. Son rapport au réel et à l’irréel est bouleversant
Apichatpong Weerasethakul croit en la présence d’êtres invisibles, il est fasciné par la vie onirique, par le sommeil, l’inconscient collectif,… Son rapport à l’imperceptible est bouleversant, toutefois ses films s’inspirent d’histoires vraies. Apichatpong Weerasethakul croit notamment à la réincarnation en affirmant que la caméra capture le passé permettant la survivance des âmes des acteurs à travers les générations de spectateurs.
5. Il donne des noms de monstres à ses chiens
Tous ses chiens ont (ou ont eu) des noms de monstres : Dracula, Godzilla, King Kong,… Et, soit dit en passant, il est surnommé « Joe » par son entourage, conformément à l'habitude répandue en Thaïlande de préférer les surnoms aux patronymes à rallonge.
6. Il s’est consacré à des œuvres contestataires
En filigrane de son imaginaire magique, la politique imprègne son oeuvre - que ce soit en Thaïlande ou en Colombie où le terme « memoria» est toujours lié aux violences politiques. Il dit d’ailleurs à un journaliste du quotidien Le Monde en 2021 : « C’est sans doute invisible pour un œil occidental, mais mes concitoyens peuvent lire les allusions à la politique locale dans mes films. » En 2020, Apichatpong Weerasethakul assiste à une mobilisation extraordinaire des jeunes générations contre la monarchie en Thaïlande. Il réalise alors de manière plus directe des installations vidéo et performances contestataires.
7. Il connait quelqu’un qui sait compter les gouttes de pluie
En 2013, il écrit : « je pense à un ami qui m’a dit pouvoir compter les gouttes de pluie. Il l’a fait un jour qu’il méditait, son esprit s’est emparé du temps. […] Je suis sûr que ce que l’on voit à l’écran est moins important que ce que l’on ne voit pas. Nos images mentales émergent et démultiplient l’histoire. Dans l’obscurité, avec le souffle de la respiration, le bruissement des feuilles, le tremblement ténu des édredons, l’image s’emplit de fantômes invisibles. On est englouti sous des flots de souvenirs. »
Ce septième point est en quelque sorte la citation qui résume parfaitement les sept choses à savoir sur Apichatpong Weerasethakul.