Le regard que porte Chantal Akerman sur les gestes, les corps ou encore les sons de la ville à travers son œuvre traduit avec violence mais aussi avec poésie et humour l’état du monde que nous habitons. Le parcours de la cinéaste, artiste et autrice belge que rappelle l’exposition en cours à Bozar Chantal Akerman. Travelling, révèle l’importance de son influence dans les arts visuels et performatifs d’aujourd’hui. Cette nocturne est une invitation à se laisser transporter par des imaginaires qui, comme chez Akerman, nous parlent intimement et nous questionnent. Par l’image, le son, le mouvement et l’invitation à la danse, la soirée nous confronte au disruptif et éveille tous nos sens.

Un programme immersif

Pour le catalogue de l’exposition dédiée à Chantal Akerman, la chorégraphe et performeuse Latifa Laâbissi imagine un carnet de « Gestes fantômes, pour une partition de gestes de mains ». Directement inspirée du film Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles de la réalisatrice, cette partition de gestes s’inscrit dans la lignée d’une recherche chorégraphique que Latifa Laâbissi entretient depuis le début des années 2000 : 

« Je collectionne des gestes fantômes, des gestes qui m’émeuvent. Ils proviennent de sources très variées, de scènes de la vie quotidienne, du cinéma, ou encore de danses populaires, ils se sont au fil du temps métabolisés et inscrits dans mon corps ».

 Imaginée spécialement pour cette nocturne, la performance de l’artiste est une invitation dans l’intimité et le sens politique des gestes quotidiens.

Au milieu des années 90, la dj Chloé Thévenin – alias Chloé, fait partie des artistes qui marquent les soirées du seul club techno et lesbien de Paris, le Pulp. La scène électro, alors presque exclusivement masculine, est percée par un style personnel et éclectique que Chloé défend et développe, depuis, autant dans les clubs que dans ses musiques de films ou encore dans des projets pluridisciplinaires aux collaborations remarquables. Son dernier projet SloMo A/V, présenté en avant-première de la sortie du disque à l’occasion de cette nocturne à Bozar, est une expérience immersive basée sur un dialogue entre sons et images, à la limite de l'hypnose. Cette performance nous plonge dans des mondes et des climats sensibles aux mouvements les plus imperceptibles.

Agée alors de 18 ans lorsque qu’elle paraît dans Portrait d’une jeune fille de la fin des années 60 à Bruxelles de Chantal Akerman, l’actrice belge Circé Lethem prête, le temps de cette nocturne, sa voix à des extraits de Ma mère rit. Ce roman quasiment autoportrait évoque les joies et le traumatismes qui traversent l’œuvre de Chantal Akerman. La lecture de Circé Lethem en donne un éclairage plus émotionnel encore.

La jeune DJ Sapphist Eye, propulsée par le label Lumière Noire fondé par Chloé, clôture cette nouvelle édition de nocturnes à Bozar.

De 18 heures à minuit, prenez le temps de parcourir deux grandes expositions  : 

• James Ensor. Maestro
• Chantal Akerman. Travelling

Consultez le programme complet et rejoignez-nous pour une soirée inoubliable dans une ambiance artistique !