« Je préférerais mourir plutôt que de faire quelque chose de faux. »
Dans un entretien accordé au New Yorker en mai 2022, Hong Sangsoo évoque sa philosophie pédagogique : « Je leur dis [aux étudiants] : "Je veux que vous soyez sincères dans votre désir de faire du cinéma. Et que vous travailliez avec un réel enthousiasme. Si vous ressentez un véritable enthousiasme, vous pourrez surmonter les tentations idiotes comme copier ou vous vanter.” […] »
Plus tard, le journaliste interroge le réalisateur sur ses motivations créatives :
– Quand avez-vous découvert votre véritable moteur ?
– À l’adolescence. Je me suis dit que je préférais mourir....
– Plutôt que quoi ?
– Plutôt que de faire quelque chose de faux.
« Je crois en une certaine forme de “happening” entre les gens. »
En 2024, Hong Sangsoo remporte l’Ours d’argent, c'est-à-dire le Grand Prix du jury à la Berlinale. Plaisantant sur le fait qu’il ne sait pas exactement ce que le jury a vu dans son film, il les remercie avec humour et exprime la confiance qu’il place dans sa collaboration avec Isabelle Huppert : « Cela peut sembler très, très irresponsable, mais je ne sais pas vraiment ce que je fais. Je me fixe certains objectifs, et j’ai développé une méthode de travail — une sorte de méthode reconnue, que j’apprécie — tout en croyant en une certaine forme de “happening” entre les gens. »
Dans une interview accordée à Sabzian en 2017, interrogé sur la direction d’actrices, il explique : « Ce qui compte, c’est d’avoir les bons acteurs, une perception juste de ce qu’ils sont, et les bons dialogues que j’écris le matin même. Quand tout est à sa place, il n’est pas nécessaire d’en dire beaucoup. »

« On dit que travailler avec moi, c'est un peu comme prendre trois semaines de vacances. »
Lors de la même interview accordée à Sabzian en 2017, Hong Sangsoo déclare au sujet du financement : « On dit que travailler avec moi, c'est un peu comme prendre trois semaines de vacances. (Rires) Oui, oui, c'est ce qui se dit ! Je les rémunère très peu, ce qui réduit notre budget. Je réalise peu de bénéfices avec lesquels je peux faire un nouveau film. De cette manière, je peux faire exactement ce que je veux. »
« Je peux revenir toujours aux mêmes éléments »
Ses œuvres peuvent paraître répétitives, mais cette répétition est leur force : elle capte avec finesse la psychologie humaine. Comme il l’expliquait déjà dans Libération il y a presque dix ans, cette apparence de répétition est en réalité le lieu d’une profonde évolution : « Je peux revenir toujours aux mêmes éléments et montrer dans le même temps de quelles transformations j’ai fait l’expérience. […] Ce qui importe est ce que je fais de ces éléments récurrents. »
« En Corée, boire n’est pas simplement boire : c’est une forme de communication. »
Hong Sangsoo aime boire un peu chaque jour. Ses films en portent la trace naturelle. Pourquoi éviter cette part de sa vie ? Dans une conférence de presse à la Berlinale en 2020 il explique : « En Corée, boire n’est pas simplement boire – c’est une forme de communication. Dans mes films, les personnages se révèlent lorsqu’ils boivent. Mais je ne force pas mes acteurs à se saouler ! (Rires) Certains ne peuvent pas du tout boire, alors je m’adapte : une goutte d’alcool réel pour commencer, puis de l’eau ou du thé. La vérité se trouve quelque part entre les deux. »