Publié le - Cedric Feys

« Il faut que quelque chose se passe pendant le concert. Un miracle. Je sais, la modestie n’est pas mon fort. » 

Aventureux, franc, surprenant : tels sont les qualificatifs qui caractérisent le mieux un concert de Patricia Kopatchinskaja. Habitée d’une énergie indomptable, la violoniste se tient sur scène, prête à vous faire découvrir un évènement unique.

Kopatchinskaja a grandi dans une famille de musiciens. Ses parents jouaient dans l’ensemble folklorique national de Moldavie — son père du cymbalum, sa mère du violon. La jeune Patricia, qui avait reçu son premier violon à six ans, a très tôt donné des concerts. Ce qu’elle fait toujours aujourd’hui. Elle insuffle une vie nouvelle à des œuvres connues et se fait aussi l’avocate de la musique contemporaine. Au cours de son impressionnante carrière, la violoniste a travaillé avec de grands chefs d’orchestre comme Currentzis, Petrenko, Rattle et Herreweghe, et elle se produit régulièrement avec des musiciens aussi réputés que la violoncelliste Sol Gabetta et le pianiste Fazıl Say. 

Kopatchinskaja ne choisit jamais au hasard ce qu’elle joue. « Il faut qu’il y ait un lien avec l’actualité. Sinon, je me sens comme un objet dans un musée. Jouer cent fois la même pièce de la même manière, c’est comme tenir une boutique de souvenirs. Cela n’a aucune valeur. » 

Son Dies irae (jour de la colère), un programme que la violoniste décrit comme « une pièce de théâtre sans intrigue, qui vise à toucher les sens », est une puissante diatribe contre le bellicisme et une mise en garde contre le dérèglement climatique. Kopatchinskaja emmène le public de l’évocation baroque de la guerre dans la Battalia à 10 en ré majeur d’Heinrich Biber à Black Angels de George Crumb, une composition emblématique contre la guerre du Viêtnam. Kopatchinskaja termine par l’accablant Dies irae de Galina Ustvolskaya, où elle assure elle-même la partie percussive. 

Patricia Kopatchinskaja est en concert dans la Grande Salle Henry Le Bœuf le 21 mars avec Fazıl Say et le 30 mars avec l'Aurora Orchestra (Dies irae), en collaboration avec le Klarafestival. Lors du Concert Croissant #11 du 6 avril, Lukas Sternath jouera une toute nouvelle composition de Kopatchinskaja.