1. Un retour à Bruxelles, enfin
Le dernier grand événement dédié à David Hockney en Belgique remonte à 1992. C’était déjà au Palais des Beaux-Arts. Entre-temps, il est devenu encore plus célèbre et d’innombrables expositions et autres rétrospectives lui ont été consacrées à l’étranger, mais jamais dans notre pays. Aujourd’hui, près de 30 ans plus tard, l’un des peintres vivants les plus respectés et les plus « bankables » au monde fait son retour à Bruxelles et au Palais des Beaux-Arts avec une double exposition épique.
2. Deux expos, sinon rien !
Les deux expositions déploient une vision panoramique du parcours artistique et de la personnalité de David Hockney. Œuvres de la collection de la Tate, 1954-2017 propose une rétrospective de l’ensemble de la carrière de cet artiste influent et incroyablement touche-à-tout. Le visiteur y découvre tour à tour le Swinging London des années 1960, plonge dans la Californie des palmiers et des piscines avant d’admirer les collines verdoyantes du Yorkshire. L’arrivée du printemps, Normandie, 2020, fait découvrir les tableaux extrêmement colorés réalisés par Hockney en France, lors du premier confinement. Des créations qui prouvent l’étonnante vitalité artistique du peintre aujourd’hui âgé de 83 ans.
3. Un artiste infatigable
Hockney n’a cessé d’explorer et d’expérimenter. Le peintre a inlassablement exploré divers supports, s’appropriant véritablement chacun d’eux. Il redéfinit l’art du portrait avec sa vision du monde moderne (ses doubles portraits les plus iconiques sont un temps fort de l’événement), il deviendra l’aquafortiste sans doute le plus talentueux de sa génération, repoussant sans cesse les limites artistiques des nouveaux médias, comme le Polaroïd ou l’iPad. Hockney ne se réinvente pas, il conquiert de nouvelles frontières. Sa palette de sujets est tout aussi diversifiée : il trouve son inspiration au sein de son cercle intime et de son réseau de connaissances, il a fait œuvre de pionnier en abordant dans son œuvre des thèmes en rapport avec le mouvement LGBTQ et enfin, il célèbre joyeusement la nature et les paysages. Tout cela avec une maîtrise parfaite de l’histoire de l’art et toujours en dialogue avec cette discipline.
4. De l’espoir à revendre
« Remember, they can’t cancel spring », tel est le message adressé par David Hockney au monde entier au début de la pandémie. L’artiste a passé le premier confinement en Normandie, et au lieu de s’apitoyer sur les occasions perdues ou la restriction du champ des possibles, il a tourné son regard – et son iPad – vers la nature luxuriante des environs. Il s’est ainsi lancé dans une impressionnante série de peintures, à la fois méticuleuses et sauvages, qui documentent l’arrivée du printemps. Des bourgeons, la floraison, des feuilles, la nature qui change en permanence, la vie qui renaît et un mouvement en tout lieu palpable alors que le monde semble à l’arrêt. Ces images éclatantes forment le deuxième volet de notre diptyque.
5. Une source d’inspiration
Les possibilités restent infinies : voilà ce que semble nous dire David Hockney à travers ses œuvres. Son énergie est contagieuse, elle nous donne une irrésistible envie de porter un regard nouveau sur l’art et sur le monde – sur ceux que nous aimons, sur nos amis (et leur chat), sur une route, un arbre. S’immerger dans son œuvre donne l’irrésistible envie d’utiliser nos mains : place à la créativité ! Son art est véritablement inspirant, il nous pousse à vouloir, peindre, dessiner, écrire ou filmer nous aussi. L’œuvre de Hockney a le pouvoir de nous faire croire à nouveau à la beauté et à l’imagination mais aussi à la vie. Ne serait-ce qu’un instant...