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Dans les coulisses d'Halaqat : entretien avec Christophe Albertijn

Pendant six jours, cinq artistes du monde arabe et d'Europe se sont réunis pour faire de la musique ensemble. Christophe Albertijn animait cette première résidence musicale Halaqat pour le festival annuel 4th Stream de Bozar. Dounya Hallaq du Goethe-Institut l'a interrogé sur le processus et ses expériences au cours de cette résidence inspirante. Une rencontre.

Pouvez-vous nous dire quel a été votre rôle dans cette résidence ?

J'ai été appelé par Teun Verbruggen de Werkplaats Walter pour participer à la résidence. Il m'a fait confiance pour ce projet, qui est basé sur l'improvisation et la découverte de nouveaux univers. Ce type de musique n'est pas très traditionnel ; il nécessite donc une certaine expertise dans les domaines du son et de l'improvisation pour permettre aux musiciens d'expérimenter et de créer des morceaux en quelques jours, même si la structure n'est pas très claire.

halaqat residency music
© Samir Amezian

Comment s'est passée la rencontre avec les artistes ?

Très bien. Je connaissais déjà Soet Kempeneer et Mattias de Craene. J'étais très curieux de rencontrer les autres musiciens, Elyse Tabet et Yara Asmar, venus du Liban, et Amine Dhouibi, originaire de Tunisie. Je m'intéresse également à la musique du Moyen-Orient. C'était intéressant de parler avec des musiciens du monde arabe parce que je me suis rendu compte que nous avons beaucoup de choses en commun, et que cela aide vraiment de parler de musique, même si nous avons réalisé que ce n'était pas évident, et que j'avais quelques présomptions qui étaient erronées. C'était très enrichissant ! Nous avons beaucoup joué, enregistré, écouté des enregistrements, discuté, recommencé. Ce n'était pas toujours facile mais tout le monde était ouvert et généreux, ce qui a permis de travailler dans une bonne ambiance.

Y a-t-il eu des difficultés particulières, dues à leur provenance de milieux différents, par exemple ?

Nous avons immédiatement parlé un langage très semblable. J'ai beaucoup parlé de musique techno avec Elyse, de musique expérimentale avec Yara et de jazz avec Amine. De même, Mattias ou Soet ont également un large éventail d'influences, ce qui semble évident dans le domaine du jazz et de la musique électronique. La difficulté se situe davantage au niveau musical lorsqu'il s'agit d'improvisation. Il y a mille façons d'improviser. Certains viennent davantage de la tradition du jazz, d'autres travaillent de manière expérimentale, plus sur le son et moins sur les structures musicales. Les approches sont différentes et vraiment personnelles.

© Samir Amezian

Le projet Halaqat vise également à créer des liens entre les artistes du monde arabe et ceux d'Europe. Trouvez-vous que la résidence a atteint cet objectif ?

Oui, nous avons eu des échanges musicaux très intéressants. Et il faut dire que les artistes du monde arabe connaissent bien la production musicale en Europe. Mais sur le plan humain, d'autres moments étaient également très importants : lorsque nous allions prendre un verre, lorsque nous déjeunions ensemble. De ce point de vue, cinq jours de résidence ne sont pas suffisants pour que les participants apprennent réellement à se connaître. Si j'avais un commentaire à faire, je dirais que nous aurions dû nous donner un peu plus de temps pour apprendre à nous connaître sur le plan humain et pour mieux comprendre la situation de chacun, car nous n'étions pas là uniquement pour la musique !

Elyse Tabet © Samir Amezian

Christophe Albertijn s'est intéressé toute sa vie à la musique et à l'enregistrement, des enregistrements réalisés chez lui à l'adolescence avec des magnétophones et des appareils bricolés, aux études en cinéma documentaire et en composition de musique électroacoustique. Sa passion a motivé son travail d'ingénieur du son, de la fin des années 1990 à aujourd'hui. Il a travaillé pour des danseurs, des cinéastes et des artistes visuels sur la conception du son, la post-production, la création et l'interprétation de musique originale.

 

Vous souhaitez connaître le résultat de cette résidence ? N'hésitez pas à revoir « l'Halaqat Impro Session » qui a eu lieu à Bozar le 4 décembre 2021. 

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Le projet européen Halaqat est mis en œuvre par le Goethe-Institut en collaboration avec Bozar - Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Halaqat est cofinancé par la Commission européenne (au titre de EU-LAS CULTURE), le Goethe-Institut et Bozar.

اجتمع خمسة فنانين من العالم العربي وأوروبا لمدة ستة أيام لعزف موسيقى سويةً. استضاف كريستوف ألبرتين الإقامة الموسيقية الأولى. سألته دنيا حلاق من معهد جوته عن تجربته وإحساسه خلال هذه الإقامة المثيرة للاهتمام.

ما هو دورك في هذه الإقامة؟

اتصل بي Teun Verbruggen من Werkplaats Walter وعرض عليّ أن أشارك في الإقامة. لقد اعتمد عليّ في هذا المشروع القائم على الارتجال واكتشاف ثقافات جديدة. هذا النوع من الموسيقا ليس تقليدا؛ لذلك يتطلب الأمر بعض الخبرة في مجالات الصوت والارتجال. كان هدفنا أن نعطي مجالاً كبيراً للموسيقيين لكي يقوموا بتجربة وإنشاء المقطوعات الموسيقية في خمسة أيام فقط ، حتى ولو لم يكن الهيكل واضحاً تماماً.