Beatrice Rana
8 Oct.'24
- 20:00
Salle Henry Le Bœuf

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Romance sans Paroles Op. 67 No. 3 (1834-1844)
Scherzo en si mineur (1829)
Romance sans Paroles Op. 30 No. 6 “Venetianisches Gondollied” (1833-1834)
Scherzo en mi mineur Op. 16 No. 2 (1829)
Romance sans Paroles Op. 85 No. 4 (1834-1845)
Romance sans Paroles Op. 19 No. 3 (1829-1832)
Romance sans Paroles Op. 67 No. 2
Johannes Brahms (1833-1897)
Sonate pour piano No. 2, Op. 2 (1852)
pause
Maurice Ravel (1875-1937)
Gaspard de la nuit (1908)
La Valse (1920)
Les petites clés :
Pour chacune de ses Romances sans paroles, Mendelssohn conçoit un motif d'accompagnement unique et caractéristique. Dans l'opus 67 n° 2, par exemple, il introduit d'abord le motif d'accompagnement fougueux, puis y superpose une mélodie legato.
Le deuxième mouvement de la Sonate pour piano de Brahms est une variation sur l’ancienne chanson de ménestrel Mir ist leide. Ce mouvement s'enchaîne sans interruption avec le troisième mouvement (Scherzo) qui commence par une sorte de cinquième variation sur la même chanson de ménestrel.
À la dernière page d'Ondine, Ravel rompt l'atmosphère charmante de Chopin en inscrivant soudainement « rapide et brillant » dans la partition. Tout ce qui précède n'était qu'un faux-semblant et Ravel opte finalement pour le détachement.
C’est durant sa jeunesse, entre 1851 et 1853, que Johannes Brahms (1833-1897) composa ses trois (seules) sonates pour piano. Alors que ses collègues pianistes-compositeurs suivaient l'appétit du public en proposant des pièces lyriques faciles à digérer ou virtuoses, Brahms se profila immédiatement en héritier du classicisme viennois, et en particulier de Beethoven. D'un point de vue formel, dans ses sonates pour piano, Brahms s'en tient aux normes classiques. Par exemple, la Deuxième Sonate pour piano comporte quatre mouvements et suit la forme sonate familière et la série de variations. Mais en réalité, Brahms se permet des folies sur base de ce langage familier sonore et formel. La manière dont il exploite les quelques notes du motif d'ouverture dès la première mesure est tout à fait impressionnante : la quasi entièreté du matériau thématique du premier mouvement peut être reliée à ce motif d'ouverture. Qui plus est, même à travers les différents mouvements de la sonate, celle-ci regorge de connexions motiviques croisées.
Encore plus radicalement que son prédécesseur Beethoven, Brahms parvient à une cohérence thématique. Âgé de dix-neuf ans à peine lorsqu'il composa sa deuxième sonate pour piano, il était déjà passé maître dans l'art d'extraire un maximum d'expression d'un minimum de moyens. « Assis au clavier, il commença à révéler des régions merveilleuses », écrivit Schumann lorsqu'il entendit Brahms jouer les sonates pour piano pour la première fois.
Felix Mendelssohn (1809-1847) était lui aussi un enfant prodige. À l'âge de 20 ans, il avait déjà développé son propre style d'écriture caractérisé par un traitement souple des formes classiques, une harmonie renforcée, l'utilisation de courts motifs rythmiques et, surtout, des mélodies particulièrement inventives. Schumann lui vouait une admiration sans borne. Comme Brahms, Mendelssohn respectait profondément la tradition. Une grande partie de sa musique fait notamment écho à son admiration pour l’approche vocale stratifiée de Bach. Mais il réussit également à intégrer dans sa musique la transparence et la grâce de Mozart ainsi que la puissance dramatique de Beethoven. Loin de la violence virtuose du clavier de la plupart de ses contemporains, la musique de Mendelssohn se fait plus intime, se rapprochant du raffinement de Chopin et de l'étincelante musique pour piano de Carl Maria von Weber.
Mendelssohn doit surtout sa renommée de compositeur pour piano à ses 48 Romances sans paroles. Il s'agit de huit recueils constitués de six pièces lyriques, dont six ont été publiés de son vivant et deux de manière posthume. Tant par leur forme que par leur style, ces pièces s'inscrivent dans la tradition du lied romantique allemand. Le principe est simple : il s'agit toujours de combiner une mélodie avec un accompagnement. Les accompagnements que Mendelssohn ajoute en dessous (et parfois au-dessus et autour) de ces mélodies témoignent de son inépuisable ingéniosité. Une parfaite indépendance des mains et des doigts doit toujours permettre à cette musique de sonner comme Mendelssohn le souhaitait : avec transparence et sans effort.
Nous savons de Maurice Ravel (1875-1937) qu'il émettait des réserves à l'égard de l'œuvre de Brahms. Ni les formes monumentales, ni le traitement complexe du matériau thématique ne lui plaisaient. S'il s’inspira du poète français Aloysius Bertrand pour Gaspard de la nuit (1908), ce n'était certainement pas pour suivre les traces de la musique à programme romantique du XIXe siècle. Il s'agissait plutôt d'une manière de contourner l'expression personnelle. Son désir d'objectivation se manifeste également dans les nombreuses références à la musique de ses prédécesseurs. La belle mélodie en notes longues d'Ondine, par exemple, rappelle l'Étude, op. 25 n° 1 de Chopin.
Ravel se base également sur un deuxième poème, Le Gibet, qui décrit une scène de potence. Au rythme d'une marche funèbre et d’accords évoluant constamment en arrière-plan, le même si bémol résonne du début à la fin de ce mouvement. À propos de Scarbo, le dernier mouvement débordant de virtuosité et dans lequel Ravel fait jaillir du piano des sons à la fois chantants et percussifs, le compositeur écrivit lui-même qu’il avait voulu faire « une caricature du romantisme ».
De plus, La Valse témoigne de l'attitude critique de Ravel à l'égard de la tradition romantique. Il composa l'œuvre sur une commande de Sergei Diaghilev pour les Ballets russes, en hommage à Johan Strauss. Notons toutefois qu'il s'agit en réalité d'un hommage au caractère ambigu. Le début dans le registre grave déroute immédiatement l'auditeur à la recherche d'un rythme de valse clair. Plus loin, les caractéristiques typiques d'une valse – la mesure à trois temps avec le premier temps lourd, l'harmonie simple et la voix supérieure reconnaissable – sont clairement présentes. Mais nombreux sont aussi les moments où Ravel sape complètement cette reconnaissance.
Elise Simoens (traduction Judith Hoorens)
Beatrice Rana
piano
La pianiste italienne Beatrice Rana a remporté en 2013, à l'âge de 20 ans, à la fois le Deuxième Prix et le Prix du Public du prestigieux Concours international de piano Van Cliburn. Ses principaux professeurs étaient Benedetto Lupo (chez qui elle a étudié à Monopoli et à Rome) et Arie Vardi (chez qui elle a étudié à Hanovre). Aujourd'hui, elle se produit dans des salles telles que Carnegie Hall, la Philharmonie de Berlin et le Royal Albert Hall, avec les orchestres et chefs d'orchestre les plus connus au monde, parmi lesquels Antonio Pappano, Klaus Mäkelä et Fabio Luisi. Elle a un contrat exclusif avec le label Warner Classic, pour lequel elle a notamment enregistré le Deuxième concerto pour piano de Prokofiev et le Premier concerto pour piano de Tchaïkovski (2015, Editor's Choice du Gramophone Magazine); les Variations Goldberg de Bach (2017, Jeune Artiste de l'année du Gramophone Award) et les concertos pour piano de Clara et Robert Schumann (2023, avec le Chamber Orchestra of Europe sous la direction de Yannick Nézet-Séguin).
Bozar Maecenas
Prince et Princesse de Chimay • Barones Michèle Galle-Sioen • Monsieur et Madame Laurent Legein • Madame Heike Müller • Monsieur et Madame Dominique Peninon • Monsieur et Madame Antoine Winckler • Chevalier Godefroid de Wouters d'Oplinter
Bozar Honorary Patrons
Comte Etienne Davignon • Madame Léo Goldschmidt
Bozar Patrons
Monsieur et Madame Charles Adriaenssen • Madame Marie-Louise Angenent • Comtesse Laurence d'Aramon • Comte Gabriel Armand • Monsieur Jean-François Bellis • Baron et Baronne Berghmans • Monsieur Tony Bernard • De heer Stefaan Bettens • Monsieur Philippe Bioul • Mevrouw Roger Blanpain-Bruggeman • Madame Laurette Blondeel • Comte et Comtesse Boël • Monsieur et Madame Thierry Bouckaert • Madame Anny Cailloux • Madame Valérie Cardon de Lichtbuer • Madame Catherine Carniaux • Monsieur Jim Cloos et Madame Véronique Arnault • Mevrouw Chris Cooleman • Monsieur et Madame Jean Courtin • De heer en mevrouw Géry Daeninck • Monsieur et Madame Denis Dalibot • Madame Bernard Darty • Monsieur Jimmy Davignon • De heer en mevrouw Philippe De Baere • De heer Frederic Depoortere en mevrouw Ingrid Rossi • Monsieur Patrick Derom • Madame Louise Descamps • De heer Bernard Dubois • Mevrouw Sylvie Dubois • Madame Dominique Eickhoff • Baron et Baronne William Frère • De heer Frederick Gordts • Comte et Comtesse Bernard de Grunne • Madame Nathalie Guiot • De heer en mevrouw Philippe Haspeslagh - Van den Poel • Madame Susanne Hinrichs et Monsieur Peter Klein • Monsieur Jean-Pierre Hoa • De heer Xavier Hufkens • Madame Bonno H. Hylkema • Madame Fernand Jacquet • Baron Edouard Janssen • Madame Elisabeth Jongen • Monsieur et Madame Jean-Louis Joris • Monsieur et Madame Adnan Kandyoti • Monsieur et Madame Claude Kandyoti • Monsieur Sander Kashiva • Monsieur Sam Kestens • Monsieur et Madame Klaus Körner • Madame Marleen Lammerant • Monsieur Pierre Lebeau • Baron Andreas de Leenheer ✝ • Monsieur et Madame François Legein • Madame Gérald Leprince Jungbluth • Monsieur Xavier Letizia • De heer en mevrouw Thomas Leysen • Monsieur Bruno van Lierde • Madame Florence Lippens • Monsieur et Madame Clive Llewellyn • Monsieur et Madame Thierry Lorang • Madame Olga Machiels-Osterrieth • De heer Peter Maenhout • De heer en mevrouw Jean-Pierre en Ine Mariën • De heer en mevrouw Frederic Martens • Monsieur Yves-Loïc Martin • Monsieur et Madame Dominique Mathieu-Defforey • Madame Luc Mikolajczak • De heer en mevrouw Frank Monstrey • Madame Philippine de Montalembert • Madame Nelson • Monsieur Laurent Pampfer • Famille Philippson • Monsieur Gérard Philippson • Madame Jean Pelfrène-Piqueray • Madame Marie-Caroline Plaquet • Madame Lucia Recalde Langarica • Madame Hermine Rédélé-Siegrist • Monsieur Bernard Respaut • Madame Fabienne Richard • Madame Elisabetta Righini • Monsieur et Madame Frédéric Samama • Monsieur Grégoire Schöller • Monsieur et Madame Philippe Schöller • Monsieur et Madame Hans C. Schwab • Monsieur et Madame Tommaso Setari • Madame Gaëlle Siegrist-Mendelssohn • Monsieur et Madame Olivier Solanet • Monsieur Eric Speeckaert • Monsieur Jean-Charles Speeckaert • Vicomte Philippe de Spoelberch et Madame Daphné Lippitt • Madame Anne-Véronique Stainier • De heer Karl Stas • Monsieur et Madame Philippe Stoclet • De heer en mevrouw Coen Teulings • Messieurs Oliver Toegemann et Bernard Slegten • Monsieur et Madame Philippe Tournay • Monsieur Jean-Christophe Troussel • Monsieur et Madame Xavier Van Campenhout • Mevrouw Yung Shin Van Der Sype • Mevrouw Barbara Van Der Wee en de heer Paul Lievevrouw • De heer Koen Van Loo • De heer en mevrouw Anton Van Rossum • Monsieur et Madame Guy Viellevigne • De heer Johan Van Wassenhove • Monsieur et Madame Michel Wajs-Goldschmidt • Monsieur et Madame Albert Wastiaux • Monsieur Luc Willame • Monsieur Robert Willocx ✝ • Monsieur et Madame Bernard Woronoff • Monsieur et Madame Jacques Zucker • Zita, maison d'art et d'âme
Bozar Circle
Monsieur et Madame Paul Bosmans • Monsieur et Madame Paul De Groote • De heer Stefaan Sonck Thiebaut • Madame France Soubeyran • De heer en mevrouw Remi en Evelyne Van Den Broeck
Bozar Young Circle
Mademoiselle Floriana André • Docteur Amine Benyakoub • Mevrouw Sofie Bouckenooghe • Monsieur Matteo Cervi • Monsieur Rodolphe Dulait • Monsieur Avi Goldstein • Monsieur Rodolphe Dulait • Monsieur et Madame Melhan-Gam • Dokter Bram Peeters • Monsieur Lucas Van Molle • Monsieur et Madame Clément et Caroline Vey-Werny • Madame Cory Zhang