‘Vers la paix perpétuelle’

L’essai Vers la paix perpétuelle, du philosophe allemand des Lumières Emmanuel Kant, a déjà deux cents ans mais il est encore invoqué aujourd’hui dans les débats sur la guerre et la paix.
Lors de cette lecture, la professeure Gertrudis Van de Vijver expose les idées de Kant sur la paix et la guerre selon les trois positions épistémologiques – préformationnisme, métamorphose et épigénèse – que le philosophe distingue dans une tentative d’identifier et de rendre compte de l’autonomie de l’organisation vivante. Kant étend la logique de cette réflexion au champ du politique en se demandant quelles sont les structures sociales qui pourraient garantir de manière optimale notre autonomie. Telle est sa conception de l’épigénèse : l’existence d’une série déterminée de structures et dispositions de base qui laissent de la place aux rencontres historiques et au hasard. C’est là le point de départ de sa réflexion qui l’amènera à définir les prérequis essentiels à une paix mondiale durable. Car selon lui, la nature intrinsèquement belliciste de l’Homme n’est pas incompatible avec la paix dans le monde. Gertrudis Van de Vijver nous explique le contexte historique et épistémologique à la lumière duquel nous devons (re)lire cet ouvrage et nous incite à réfléchir à la façon dont les idées de Kant peuvent être traduites dans le contexte politique actuel.

Gertrudis Van de Vijver est professeure à l’Université de Gand, où elle a obtenu en 1988 son doctorat avec la thèse : Doelgerichtheid in cybernetica, connectionisme en cognitivisme. Tussen twee epistemologische opties: naturalisme en constructivisme. Elle se consacre essentiellement à l’étude des implications épistémologiques des problèmes en rapport avec la complexité, l’auto-organisation et la téléologie dans les sciences du vivant, la psychologie et la cognition.