‘Orchestre symphonique de la Monnaie’

«Une symphonie n’est pas une plaisanterie!» Pour Johannes Brahms, composer une symphonie était extrêmement sérieux, une lourde mission au cours de laquelle il sentait constamment sur son cou le souffle chaud de Beethoven, qui avait porté le genre à des sommets prodigieux. Brahms attendit ainsi 43 ans avant d’oser donner sa première symphonie, à laquelle il avait travaillé plus de quinze ans. Hans von Bülow, qui dirigea l’œuvre en 1876, la surnomma «la dixième symphonie de Beethoven»... Brahms acheva son canon de quatre symphonies en neuf ans; chacune, dotée d’une identité propre, a été intégrée au grand répertoire. Par leur style classico-romantique, ces œuvres incarnent l’héritage de Mozart et de Beethoven tout en portant déjà en elles les germes de la musique du XXe siècle, Schoenberg en tête. Alain Altinoglu évolue comme un poisson dans l’eau dans ce répertoire-clé, entre classicisme et modernité.