‘Orchestre symphonique & Chœurs de la Monnaie’

« Évasif et précis, mystérieux et limpide comme un regard d’enfant, absent et présent comme une nuit d’été... » On pourrait reprendre ce propos du philosophe français Vladimir Jankélévitch pour qualifier le langage musical de Fauré, à la charnière de deux époques, difficile à exprimer par des mots. Après des années de recherche, Fauré, féru d’Antiquité, reçut enfin, de la soprano Lucienne Bréval, un livret qui lui convint. Pénélope, inspiré du retour d’Ulysse dans l’Odyssée d’Homère, donne à entendre le Fauré de la maturité, au sommet de son art. La mention « poème lyrique » et la partie raffinée de soprano montrent que le compositeur s’est véritablement plongé dans le drame intime de Pénélope – « J’ai tant d’amour à lui donner encore. » Cette peinture de l’amour conjugal, unique opéra de Fauré, est aussi son ultime chef-d’œuvre. L’œuvre est servie avec brio par le chef d’orchestre Michel Plasson, spécialiste du répertoire français, et la soprano Anna Caterina Antonacci.