‘ERNIE GEHR: FRAMING URBAN GHOSTS’

Figure incontournable de l’avant-garde cinématographique américaine et de son courant structurel, Ernie Gehr (né en 1941) apparaît comme l’un des artistes les plus influents et novateurs de sa génération. Réalisé en 1970 dans les sous-sols de l’université de Binghamton, Serene Velocity synthétise magistralement les préoccupations conceptuelles et esthétiques qui, dès ses premières oeuvres filmiques (Reverberation, 1969), tendent à subvertir un art cinématographique purement illusionniste par l’affirmation de la primauté de ses composantes élémentaires. Depuis désormais presque cinquante années, Ernie Gehr déploie une généalogie du photographique dans l’art du film, qu’il soit réalisé sur un support argentique photochimique ou généré numériquement, présenté en salle de cinéma ou en installation. Les oeuvres d’Ernie Gehr viennent ainsi former un ensemble sans rupture, sciemment articulé par l’artiste autour de thèmes récurrents nourris par son observation du paysage urbain américain quotidien (Winter Morning, 2013), sa réflexion sur le caractère obsédant de l’image photographique, le cinéma et le caractère transitoire de la vie humaine (A Commuter’s Life (What a Life!), 2014).

Ernie Gehr présentera en personne cette sélection d’œuvres dont certaines restent inédites à ce jour. Séance suivie d’un échange entre Ernie Gehr et Jonathan Pouthier (Service de collection des films du Centre Pompidou), curateur de ce programme.

Reverberation (1969, 16mm, nb, son, 20')
Winter Morning (2013, fichier numérique, coul, son, 18’)
Serene velocity (1970, 16mm, coul, silencieux, 23')
Bird's Eye View (2014, fichier numérique, coul, son, 13’)
A Commuter's Life (What a Life!) (2014, fichier numérique, coul, son, 20’)