‘The Buried Alive Videos & Tse (Out)’

22 Fév.'15
- 00:00

Publics

Dans le cadre d'un dimanche avec Roee Rosen

The Buried Alive Videos fait partie d’un projet transmédia centré sur la figure fictive du poète et artiste russe Maxim Komar-Myshkin, un paranoïaque dont la dernière œuvre visait à défier Vladimir Poutine. Après avoir émigré à Tel Aviv, Komar-Myshkin a fondé The Buried Alive Group, un collectif d’artistes musiciens et écrivains de l’ex Union Soviétique étroitement soudé. Comme son nom l’atteste, celui-ci se perçoit comme un zombie culturel. Ses membres restent résolument étrangers à la scène culturelle israélienne locale qu’ils jugent insatisfaisante, tout en expérimentant la dureté et l’insécurité résultant de leur isolement. Cette situation rappelle celle d’anciens groupes russes d’avant-garde dont l’activité artistique restait secrète et clandestine, tels que le groupe Ouberio dans les années 1930 ou les « artistes non-officiels » travaillant à Moscou entre 1960 et 1980. The Buried Alive Videos compile six œuvres réalisées entre 2004 et 2010 et l’entoure d’extraits de The Buried Alive Manifesto (2004) qui définit les directives créatives et idéologiques du groupe. Ces œuvres, présentées pour la première fois à la Bergen Assembly sous forme d’installation texte et vidéo, sont également à apprécier séparément. Elles font intervenir des chants insufflant vie à des objets, des blagues autour de l’histoire russe racontées par des victimes de kidnappings vénérées et une tentative d’assassinat d’un jeune artiste à l’aide d’une poupée vaudou, en deux one-shots muets et synchronisés.

Out présente une scène de domination et soumission dans un living mondain. La douleur croissante incite la soumise à émettre non seulement des cris de plaisir et de souffrance mais aussi des phrases. La scène évoque à la fois les confessions sous la torture et les rituels d’exorcisme, même si elle aborde également le plaisir volontaire, sachant que les deux participantes ne sont pas des actrices mais des membres de la communauté BDSM israélienne. Le démon qui parle à travers la protagoniste est elle-même tout en ne l’étant pas. En réalité, toutes les phrases prononcées sont des citations d’Avigdor Lieberman, Ministre des Affaires étrangères israélien situé à l’extrême droite. Le rituel est encadré par deux scènes. La première présente une interview des deux participantes, au départ, d’ordre documentaire mais qui, au fur et à mesure, expose une prémisse narrative où l’une d’elles est la possédée et l’autre l’exorciste. La scène finale est musicale ; elle laisse entendre une chanson dont le texte est issu de Lettre à la mère du poète russe Essénine. Réalisé en une seule prise, ce morceau rend hommage, quoique de façon saugrenue, à la scène finale du film W.R. - The Mysteries of the Organism de Dusan Makavejev, abordant la sexualité radicale et la politique.

Informations pratiques

Langue

  • Sous-titres : Anglais