Remember to turn down the brightness and mute your phone.

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Nederlands Kamerkoor & Asko|Schönberg

22 Fév.'25
- 20:00

Salle Henry Le Bœuf

Franz Liszt (1811-1886) 
Via Crucis - Die 14 Stationen des Kreuzweges (1879) 

pause

Sofia Gubaidulina (°1931) 
Jetzt immer Schnee (1993) 

  1. Toi, mon silence
  2. Enregistrement : Apophatique
  3. Province des vivants. Maintenant, toujours la neige
  4. Enregistrement : Apophatique
  5. Oh oui : Patrie

Durée : ca. 100 min. 

Ce programme est réalisé grâce à le Royaume, à la municipalité d'Utrecht, aux membres du Nobelkring, aux amis et à d'autres donateurs, fonds et sponsors.  

Durant des décennies, il a été une figure de proue aux Pays-Bas et à l’étranger. Une boussole de la musique d’avant-garde. Un interprète de tempérament, un chef d’orchestre, un pianiste et un défenseur infatigable du « compositeur » et de la « musique » dans les médias. Le Nederlands Kamerkoor, en tant que partenaire indispensable de nombreux projets ambitieux, a été d’une grande importance pour Reinbert de Leeuw. La genèse de l’œuvre Jetzt immer Schnee jouée aujourd’hui, commandée par son propre Ensemble Asko|Schönberg à Sofia Gubaidulina et adjointe d’un chœur à la demande expresse de celle-ci, en est la preuve. Ou encore le projet d’interpréter l’intégrale des œuvres vocales d’Anton Webern.  

L’ère signée Reinbert de Leeuw laisse derrière elle une production impressionnante. Au hasard, dans une épaisse pile de livrets de programmes, on retrouve notamment les lieder et les œuvres chorales pour voix de femmes d’Igor Stravinsky, interprétées en octobre 1989 à Maastricht, Utrecht, Groningue, Amsterdam, La Haye et Rotterdam. Les tournées ont abouti à des enregistrements emblématiques sur CD. Prenez par exemple les œuvres chorales très originales de Leoš Janáček, enregistrées à l’église Maria Minor d’Utrecht. Ou encore l’enregistrement en direct du chef-d’œuvre Jetzt immer Schnee en juillet 1993, à la Beurs van Berlage d’Amsterdam.  

Selon Reinbert de Leeuw, les génies de la musique ne se limitent pas aux grands noms des compositeurs classiques. Malgré l’engouement du public pour Vivaldi, Mozart, Tchaïkovski... il estimait que la grande musique s’épanouissait avec au moins autant de vitalité à notre époque. Son engagement et sa curiosité sans faille lui ont permis d’entrer en contact direct avec des compositeurs encore en vie, qui lui en étaient immensément reconnaissants. L’histoire de la musique était en train de se réécrire. « Pr Tr Tr Tr Tr » ou « Riiiiiiiiiiii », chantent les hommes du NKK dans l’opéra « chantant » Aus Deutschland de Mauricio Kagel. Dans celui-ci, Kagel fait chanter et chuchoter le chœur des femmes qui nouent des filets de pêche près d’une cabane de pêcheurs. Libéré du poids de la tradition, Reinbert de Leeuw a pu collaborer avec des compositeurs contemporains pour trouver le cadre sonore idéal à leurs idées tout à fait uniques.  

Pendant des décennies, les chanteurs du Nederlands Kamerkoor et les musiciens de l’Ensemble Asko|Schönberg se sont consacrés à cette quête. Les chefs d’orchestre actuels en récoltent les fruits et reprennent le flambeau. Reinbert de Leeuw n’est plus, mais son héritage coule dans les veines des musiciens et des chanteurs qui ont travaillé avec lui avec tant d’enthousiasme ! 

Franz Liszt était le grand spécialiste de la maestria et de la séduction pianistiques. À l’opposé, nous retrouvons Sofia Gubaidulina. « Elle n’élèvera jamais la voix », disait Reinbert de Leeuw. Pourtant, ce concert les rassemble. Bienvenue dans la rencontre entre Gubaidulina et un Liszt doux comme un murmure.   

Un lancer de javelot dans les espaces infinis de l’avenir  

Les fans ramassaient ses mégots de cigares, volaient un carré de poche de sa veste ou lui coupaient une mèche de cheveux. À la fin de sa vie pourtant, il avait beaucoup changé : « Oui, ma chère Sainte Caroline », confesse-t-il le 9 février 1874 depuis la Hongrie à la princesse Zu Sayn-Wittgenstein, « je suis sincèrement croyant et religieux, et je le resterai jusqu’à mon dernier souffle ». Ce Liszt-là s’habillait invariablement en soutane, un manteau noir muni de boutons de haut en bas : il avait entre-temps reçu les ordres mineurs de l’église catholique et était devenu abbé. Il avait déjà plus de septante ans . « Ma seule aspiration en tant que musicien a été et sera toujours de lancer mon javelot dans les espaces infinis de l’avenir ». Plus de quarante ans avant Arnold Schönberg, Liszt a ébranlé les fondements des tonalités familières. Reinbert de Leeuw l’a découvert dans ses dernières œuvres pour piano et dans Via Crucis. Pendant des années, le Nederlands Kamerkoor s’est consacré avec Reinbert à cette musique pour chœur mixte à quatre voix et piano. « Tout ce qui n’a pas d’importance a été laissé de côté dans Via Crucis », observe De Leeuw, « minimal, mais tellement impressionnant ».   

Le chemin de croix  

En priant et en chantant, les gens marchent sous les arches. À chaque fois, ils s’arrêtent devant l’une des 14 images représentant les étapes du chemin de croix. Liszt s’est inspiré de cette tradition chrétienne. Dans Vexilla Regis, les notes de piano s’égrènent lentement, telles des pas, avec des voix évoquant le chant grégorien. Les solistes donnent au dernier couplet une tournure plus personnelle. Les octaves annoncent ensuite le solo de basse de Pilate. La sentence de mort. Des trilles vacillants, des notes rampantes symbolisent Jésus entamant son chemin de croix. Alors que le chœur masculin annonce sa première chute, les voix féminines chantent les larmes de Marie. Le moment où Jésus la croise a lieu dans la quatrième station pour piano solo. Douce et charmante, une note aiguë retentit, délibérément retardée par Liszt jusqu’à ce moment précis de la rencontre. Un point culminant, selon de Leeuw : « Ce merveilleux ré ! » Avec des accords qui font froid dans le dos, Jésus est cloué sur la croix. « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » se lamente le baryton en araméen. L’œuvre est accomplie. Les mots de l’introduction, O crux, ave, sont répétés en miroir : « Ave crux ». Et écoutez ! À ce moment précis, le rythme du chemin de croix cède la place à des triolets rédempteurs à la main gauche du pianiste.   

Et maintenant, la neige éternelle 

Jetzt immer Schnee est une commande de l’Ensemble Asko|Schönberg passée à Sofia Gubaidulina au nom du Holland Festival. Elle désirait tout particulièrement y adjoindre un chœur. Sa création retardée a eu lieu dans la salle Wang de la Beurs van Berlage, le 12 juin 1994, par le Netherlands Chamber Choir et l’Ensemble Asko|Schönberg, sous la direction de Reinbert de Leeuw.  

Sofia Gubaidulina est née à Chistopol. Son père était tatar. Elle s’est formée au conservatoire de Kazan, la capitale de la République de Tatarie, et à Moscou. Les premières éditions de sa musique ne sont apparues qu’après la « glasnost » de Gorbatchev, en 1986, marquant le début d’une période de dégel. Au début des années 1990, elle a pu quitter l’Union soviétique pour rejoindre l’Allemagne. Dans le documentaire Toonzetters (VPRO 1994), elle révèle comment un pilier sonore a surgi sous ses yeux. Sa plus grande préoccupation ? Ne pas « gâcher » l’image idéale, car « beaucoup de choses se perdent » dans le processus de composition.    

Écritures : Apophatique est le sous-titre des parties 2 et 4. Le terme « apophatique », qui vient du mot grec signifiant « négation », explique en partie le point de départ de Gubaidulina. Elle aborde le Supérieur par une voie détournée, convaincue que le Divin est trop grand pour être appréhendé en tant qu’être humain. Elle préfère la mystification à l’illustration. Les textes parlés et chantés de Gennadi Ajgi évitent aussi délibérément toute définition littérale ou métaphore. C’est exactement ce que vise Gubaidulina. Elle fait résonner des mots incantatoires tels que « neige », « âme », « lumière », « rose », « chagrin » et « hiver ». Ils sont l’œuvre du poète dissident Ajgi, un ami cher depuis ses années d’études, jamais publié en Union soviétique.   

Gubaidoelina modèle le son dans l’espace. Elle a arrangé les 24 chanteurs solistes, chacun avec sa propre partie, différemment pour chaque section. Des groupes de sopranos et d’altos se tiennent autour du public dans les parties 1 et 3, quelques instrumentistes dans la partie 5. Dans la partie 2, le chœur se tait. La partie 4 s’ouvre avec le récitant, puis les chanteurs et les musiciens réfléchissent ensemble, depuis la scène, au texte du discours d’Ajgi : « Si la nuit du monde devait se lever, grande et terrible, comme le Seigneur caché, nous devrions l’endurer.... Mais dans l’obscurité de la nuit terrestre, les tueurs humains se sont répandus, dans la terrifiante nuit ordinaire. »  

Lors d’une répétition à la Beurs van Berlage, Gubaidulina est assise à une table avec sa partition. Elle récite les vers incantatoires de Gennady Ajgi. Elle souhaite intégrer plus de pauses à la récitation de Leonid Vlasov. « Il ne faut pas prétendre lire pour le public, mais pour soi-même. L’ensemble doit donner une impression d’introversion ». Le chœur chante toutes sortes d’allusions depuis la scène : « À la tragédie du monde et de la neige ». En russe, elle chante à son tour, en guise d’exemple : « La neige est comme elle est ».  

Huib Ramaer 

Peter Dijkstra

chef d'orchestre

Peter Dijkstra a étudié la direction de chœur, la direction d’orchestre et le chant aux conservatoires de La Haye, Cologne et Stockholm. Après une longue période en tant que premier chef invité, Dijkstra est devenu chef principal du Nederlands Kamerkoor en septembre 2015. Le Chor des Bayerischen Rundfunks l’a nommé à nouveau directeur artistique en 2022, poste qu’il avait également occupé de 2005 à 2016. De 2007 à 2018, Dijkstra était chef du Chœur de la radio suédoise. Il est également un invité apprécié de nombreux chœurs européens de renommée mondiale. Largement considéré comme un spécialiste de la musique vocale, il se sent à l’aise aussi bien dans la polyphonie médiévale que dans la musique contemporaine. Il a créé des œuvres de compositeurs tels que Esa-Pekka Salonen, Lera Auerbach et Caroline Shaw. 

Paolo Giacometti

piano

Paolo Giacometti est un pianiste néerlandais né à Milan (1970). Il s’est fait connaître grâce à ses enregistrements avec le violoncelliste Pieter Wispelwey, entre autres, et son intégrale des œuvres pour piano de Rossini, pour laquelle il a reçu un Edison en 2001. Ses enregistrements de l’Humoreske, des Fantasiestücke et de la Toccata de Schumann lui ont valu la prestigieuse distinction Benchmark and Performance of Outstanding Quality du BBC Music Magazine. Il enseigne à la haute-école des arts d’Utrecht et à la haute-école Robert Schumann de Düsseldorf. Giacometti se produit régulièrement en solo ainsi qu’au sein d’ensembles de musique de chambre, notamment le Hamlet Trio avec Candida Thompson (violon) et Xenia Jankovic (violoncelle).

Nederlands Kamerkoor

chœur

Depuis près de 90 ans, le Nederlands Kamerkoor interprète un répertoire allant du haut Moyen Âge à nos jours, en collaborant régulièrement avec des danseurs, des poètes, des acteurs, des cinéastes et des scientifiques. Au fil de programmes toujours surprenants, le chœur explore les frontières du chant à plusieurs voix. Basé à Utrecht, le chœur est salué dans son pays et à l’étranger pour sa polyvalence et la pertinence sociale de ses programmes. L’éducation et la participation font partie de sa mission. Les chanteurs récemment diplômés sont formés dans le cadre du programme de développement des talents NKK NXT pour devenir les futurs chanteurs de l’ensemble et expérimenter de nouvelles formes de musique chorale. Peter Dijkstra est le chef de chœur depuis 2015.  

Asko|Schönberg

ensemble

Asko|Schönberg est l’ensemble pionnier par excellence de la nouvelle musique. Il propose des concerts audacieux et des interprétations d’œuvres des XXe et XXIe siècles dans divers contextes, des scènes de concert aux festivals en plein air en passant par les théâtres. L’ensemble développe des projets de recherche et des activités éducatives. L’accent est mis sur la stimulation et la création de nouvelles œuvres par des créateurs contemporains. Tout cela dans le but d’inspirer le public néerlandais et international à découvrir de nouvelles sonorités.

chef d’orchestre 
Peter Dijkstra  

piano  
Paolo Giacometti  

Nederlands Kamerkoor 
soprano
Bobbie Blommesteijn**  
Mónica Monteiro  
Bethany Shepherd  
Elisabeth Blom  
Elma Dekker  
Varvara Tishina (voix parlant · spreekstem Jetzt immer Schnee)  

alto
Dorien Lievers**  
Eline Welle*  
Rosina Fabius  
Melina Meschkat  
Åsa Olsson  
Franske van der Wiel  

ténor
Emilio Aguilar  
Stefan Berghammer  
William Knight**  
Alberto ter Doest  
Edward Ross  
Albert van Ommen  

basse
Kees Jan de Koning*  
Gilad Nezer** 
Jasper Schweppe*  
Florian Just  
Hans Wijers  
Jouke Wijmenga  

*solo Via Crucis 
** solo Jetzt immer Schnee   

Asko|Schönberg:   
violon
Joseph Puglia  
Marijke van Kooten  

alto 
Liesbeth Steffens  

violoncelle
Sebastiaan van Halsema  

contrebasse
Jordi Carrasco Hjelm  

flûte
Ingrid Geerlings  
Jana Machalett  

hautbois
Evert Weidner  

clarinette 
Anna voor de Wind  
Vincent Martig  

basson 
Evert van Noort  
Remko Edelaar  

trompette 
Arthur Kerklaan  

trombone 
Koen Kaptijn  
Sebastiaan Kemner  

percussion
Joey Marijs  
Jeroen Geevers  

Franz Liszt, Via Crucis - Die 14 Stationen des Kreuzweges 

Texte : Venantius Fortunatus (ca. 536-610) 

Vexilla regis prodeunt, 
fulget crucis mysterium 
qua vita mortem pertulit 
et morte vitam protulit. 
Impleti sunt, quae concinit 
David fideli carmine 
dicendo nationibus, 
regnavit a ligno Deus. 
Amen. 
 
O crux, ave, spes unica, 
hoc passionis tempore (mundi salus et gloria) 
piis adauge gratiam, 
reisque dele crimina. 
Amen. 

Les enseignes du Roi s'avancent, 
le mystère de la Croix resplendit, 
qui conduit de la vie à la mort 
et de la mort produit la vie. 
Ce que David avait chanté, 
s'adressant aux nations dans son psaume fidèle, 
s'est accompli : Dieu a régné par le bois. 
Ainsi soit-il. 

Salut, ô Croix, unique espérance ! 
Dans ce temps de Passion, 
accrois ta Grâce aux pieux, 
et suspends les fautes des pécheurs. 
Ainsi soit-il. 

Première station : Jésus est condamné à mort 
Texte : Mattheus 27:24 

Pilatus: Innocens ego sum a sanguine justi hujus. 

Pilate: Je suis innocent en ce qui me concerne du sang de ce juste.  

Deuxième station : Jésus est chargé de la croix 
Texte : Venantius Fortunatus 

Ave, ave crux! 

Salut, ô Croix. 

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois
Jesus cadit. 
Stabat mater dolorosa 
juxta crucem lacrymosa, 
dum pendebat filius.

Jésus tombe. 
La mère des douleurs 
se tenait près de la croix, 
en pleurs, où était suspendu son fils. 

Quatrième station : Jésus rencontre sa mère
Pas de texte 

Cinquième station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Pas de texte

Sixième station : Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
Texte : Paul Gerhardt (1607-1676) 

O Haupt voll Blut und Wunden, 
voll Schmerz und voller Hohn! 
O Haupt, zum Spott gebunden 
mit einer Dornenkron! 
O Haupt, sonst schön gezieret 
mit höchster Ehr und Zier, 
jetzt aber höchst beschimpfet, 
gegrüßet seist du mir! 

O figure toute de sang et de blessures, 
Toute de douleur et toute flétrie 
par la dérision ; O figure ceinte par raillerie 
D'une couronne d'épines ; 
O figure, cependant combien parée 
Du plus profond honneur et ornement, 
Et pourtant aujourd'hui profondément insulté : 
Reçois mon salut ! 

Septième station : Jésus tombe pour la deuxième fois
Jesus cadit. 
Stabat mater dolorosa 
juxta crucem lacrymosa, 
dum pendebat filius. 

Jésus tombe. 
La mère des douleurs 
se tenait près de la croix, 
en pleurs, où était suspendu son fils. 

Huitième station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
Texte : Lucas 23:28 

Nolite flere super me, 
sed super vos ipsas flete 
et super filios vestros. 

Ne pleurez pas sur moi, 
mais pleurez sur vous-mêmes, 
et sur vos fils. 

Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois 
Jesus cadit. 
Stabat mater dolorosa 
juxta crucem lacrymosa, 
dum pendebat filius.

Jésus tombe. 
La mère des douleurs 
se tenait près de la croix, 
en pleurs, où était suspendu son fils. 

Dixième station : Jésus est dépouillé de ses vêtements
Pas de texte

Onxième station : Jésus est cloué à la croix 
Crucifige, crucifige. 

Crucifiez-le. Crucifiez-le. 

Douzième station : Jésus meurt sur la croix
Texte : Matteüs 27:46, Lukas 23:46, Johannes 19:30, Johan Rist 

Eli Eli lamma Sabacthani? 
In manus tuas commendo spiritum meum. 
Consummatum est. 

O Traurigkeit, o Herzeleid, 
ist das nicht zu beklagen? 
Gott des Vaters einigs Kind 
wird ins Grab getragen. 
O Traurigkeit, o Herzeleid. 

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? 
En tes mains je remets mon âme. 
Tout est accompli. 

O tristesse, O affliction du coeur ! 
N'y a-t-il pas sujet de plaintes ? 
Le fils unique de Dieu le Père 
Est déposé au tombeau. 
O tristesse, O affliction du coeur !  

Treizième station : Jésus est descendu de la croix
Pas de texte 

Quatorzième station : Jésus est mis au tombeau
Texte : Venantius Fortunatus 

Ave crux, spes unica, 
mundi salus et gloria 
Auge piis justitiam. 
Reisque dona veniam! 
Amen. 
 
Ave crux, ave crux! 

Salut, ô Croix, unique espérance, 
Salut et gloire du monde. 
Accrois la justice faite aux pieux, 
Et donne le pardon aux pécheurs. 
Amen. 

Traduction : David Le Marrec 

 

Sofia Gubaidulina, Jetzt immer Schnee 

Texte : Gennadi Aigi 

I. TY MOJA TISHINA (Toi, mon silence)
o tebe govorju 
a okrainnym zvjozdam prozrachnoj zimy: "o kak mozhno 
byt' takoj tishinoju?.." - 
eju - mozhet byt' - ja okruzhjon kak bezmolviem 
polja s mertsaniem uchastlivo-jasnym 
no ne ochistit'sja 
dushe moej zyb'ju jejo i volnami neslyshnymi 
kak projasnjaetsja son moj - kak budto davno - 
bez menja - uzhe bodrstvujushchij 
prisnivshejsja v etom godu beliznoju 
takoj miloserdnoju - k miru... - 
no kogda-to - vozmozhno - ubudet i tsel'nost' 
tvoja i tvoja polnota nekoleblemaja 
stol' prostaja i jasnaja kak blagodat' 
hot' na kaplju slezy za menja 
i kogda ja ischeznu - ty vyskazhesh gore 
bez slov - tol'ko otbleskom gorja 
a vzamen - slovno vzdoh - primesh chistuju dolju 
i stojkuju meru 
takoj pustoty chto i zhiznennoj budet i smertnoj 
slovno tam gde ne mozhet byt' Duha 
prebyvajet Jego uteshen'je... - 
no - ljublju ya i znaju: dlja Boga netronutoj 
sohranitsja tvoja tishina  

De toi je parle 
Et aux étoiles périphériques de cet hiver transparent : 
"Comment peut-on être un tel silence ?.." – 
Elle – peut-être – m'entoure comme une campagne muette 
Avec le scintillement clair et attentif. 
Mais mon âme ne se purifiera pas 
Par son ondulation et ses vagues silencieuses. 
Comme si mon rêve devenait clair – comme s’il, depuis longtemps – 
Sans moi – déjà éveillé 
Avait rêvé cette blancheur 
D’une telle miséricorde – envers le monde... 
Mais un jour – peut-être – la plénitude 
Et l'intégrité qui est la tienne 
Si simple et immobile comme la grâce 
Perdront une goutte de larme pour moi. 
Et quand je disparaîtrai – tu exprimeras ta douleur 
Sans mots – seulement par l’éclat d’un feu. 
Et en échange – comme un souffle – tu prendras une part pure 
Et une mesure ferme 
De ce vide qui sera aussi bien vivant que mortel, 
Comme si là où l'Esprit ne pouvait être, 
Résidait Sa consolation... 
Mais – je t’aime et je sais : intact pour Dieu 
Ton silence restera préservé. 

II. Zapis': APOPHATIC (Enregistrement : Apophatique)
Pas de texte 

III. РROVINTSIJA ZHIVIH 
TEPER' VSEGDA SNEGA (Province des vivants - Maintenant, toujours la neige )
N.B. 
kak sneg Gospod' chto jest' 
i jest' chto jest' snega 
kogda dusha chto jest'  

snega dusha i svet 
a vse vot lish' o tom 
chto te kak smert' chto jest' 
chto kak oni i jest'  

priznat' chto jest' i vot 
sred' sveta t'ma i jest' 
kogda opjat' snega 
O-Bog-Opjat'-Snega 
kak mozhet byt' chto jest'  

a na poverku net 
kak trupy jest' i net  

o jest' Muljazh-Strana 
voprosa net chto jest' 
kogda Narod glagol 
kotoryj znachit njet 
a chto takoje jest' 
pri chjom tut eto jest' 
i Lik takoj Muljazh 
chto budto tol'ko jest' 
strana chto T'ma-i-Lik  

Epoha-trup-takoj 

a jest' odno chto jest' 
kogda ih srazu njet 
— o Bog opjat' snega! — 
ih net kak jest' odno 
lish' Mertvizna-Strana  

jest' tak chto jest' i njet 
i tol'ko etim jest' 
no jest' chto tol'ko jest' 

jest' vihr' kak chudom vmig 
net Mertvosti-Strany 
o Bog opjat' snega 
dusha snega i svet  

o Bog opjat' snega 

a bud' chto jest' ih net 
snega moj drug snega 
dusha i svet i sneg  

o Bog opjat' snega  

i jest' chto sneg chto jest' 

Comme la neige est le Seigneur, ce qui est. 
Et il est ce qu'est la neige. 
Quand l’âme est ce qui est,  

L’âme neige et lumière. 
Et tout n’est que sur 
Ce que tu es comme la mort, ce qui est. 
Ce qui est comme eux, et ce qu’ils sont.  

Admettre ce qui est, et voilà 
Dans la lumière l'obscurité est. 
Quand encore une fois, les neiges, 
Ô-Dieu-encore-des-neiges. 
Comment ce qui est peut-il être?  

Et au bout du compte, il n’y a rien. 
Comme des corps sont et ne sont pas.  

Oh, il y a un pays-factice 
Pas de question sur ce qui est 
Quand le Peuple prononce 
Un mot qui signifie non 
Et qu’est-ce que c’est 
Pourquoi cela est-ce 
Et une Apparence semblable à un mannequin 
Comme si elle était seulement 
Un pays que l'obscurité et le Visage  

Époque-cadavre-telle 

Mais il y a une chose qui est 
Quand ils ne sont plus tout de suite. 
Ô Dieu encore des neiges !  
Ils ne sont plus comme il y a une seule chose. 
Juste le Pays-Mort.   

Il y a ce qui est et ce qui n'est pas 
Et seulement cela existe. 
Mais il y a ce qui est seulement 
Il y a un tourbillon, comme par miracle soudain 
Il n’y a plus le Pays des Morts.   

Ô Dieu encore des neiges, 

L’âme des neiges et la lumière.   

Ô Dieu encore des neiges. 

Mais qu’il y ait ce qui est, ils ne sont pas 
Mes neiges, mon ami, des neiges. 
L’âme, la lumière et la neige.   

Ô Dieu encore des neiges. 

Et il y a ce qui est la neige qui est. 

IV. zapis': APOPHATIC (Enregistrement : Apophatique)
K.B. 
a byla by noch' etogo mira 
ogromna strashna kak Gospod'-ne-Otkrytyj 
takuju by nado vyderzhivat' 
no lyudi-ubijtsy 
vkrapleny v t'mu etoj nochi zemnoj: 
strashno-prostaja 
moskovskaja strashnaja noch'  

Et si la nuit de ce monde 
Était immense et terrible comme le Seigneur-non-Révélé, 
On devrait la supporter. 
Mais les hommes-assassins 
Sont incrustés dans l’obscurité de cette nuit terrestre : 
Effrayante-simple 
La nuit terrible de Moscou. 

V. OH DA: RODINA (Oh oui : Patrie)
byla kak luzhajka strana 
mir - kak luzhajka 
tam byli berjozy-tsvety 
i serdtse-ditja  

a kak te berjozy-tsvety vetrom etogo mira sduvalis' 

i rozy-snega 
okruzhali kak angelov-nishchenok vzdoh 
sel'skih bezmolvnyh!... - i s ih Sveto-Zhalost'ju 
vmeste 
svetili  

(zdes' - mesto molchanju 
takomu zhe dolgomu 
kak ih beskonechnaja zhizn')  

my nazyvalis' - Sijanija etogo mnogie 
kazhdyj skrepljaja 
svechen'je zhivoje 
vtorichno v stradan’ji  

(ta zhe i zdes' tishina) 

i slushali-byli : chto chistota skazhet slovom 
yedinym? 

ne preryvajas' 
luchilos': 

mir- chistota

C’était comme une prairie, le pays. 
Le monde – comme une prairie. 
Là, il y avait des bouleaux, des fleurs, 
Et un cœur-enfant. 

Et comme ces bouleaux-fleurs balayés par le vent de ce monde, 

Et des roses-neiges 
Entouraient comme des anges-mendiants un soupir 
De silence rural!... – et avec leur Lumière-Pitié 
Ensemble 
Ils illuminaient. 

(Ici – place au silence 
Aussi long 
Que leur vie infinie).   

Nous étions appelés – Les Lumières de ceci, nombreux, 
Chacun consolidant 
La lumière vivante 
Par la souffrance répétée. 

(Ce même 
Et ici
Le silence). 

Et nous écoutions-nous : que la pureté dirait-elle d’un mot 
Unique ? 

Sans s’interrompre 

Ça brillait : 

Le monde – pureté. 

(Traduction par chatgpt)

Bozar Maecenas

Prince et Princesse de Chimay • Barones Michèle Galle-Sioen • Monsieur et Madame Laurent Legein • Madame Heike Müller • Monsieur et Madame Dominique Peninon • Monsieur et Madame Antoine Winckler • Chevalier Godefroid de Wouters d'Oplinter 

Bozar Honorary Patrons

Comte Etienne Davignon • Madame Léo Goldschmidt

Bozar Patrons

Monsieur et Madame Charles Adriaenssen • Madame Marie-Louise Angenent • Comtesse Laurence d'Aramon • Comte Gabriel Armand • Monsieur Jean-François Bellis • Baron et Baronne Berghmans • Monsieur Tony Bernard • De heer Stefaan Bettens • Monsieur Philippe Bioul • Mevrouw Roger Blanpain-Bruggeman • Madame Laurette Blondeel • Comte et Comtesse Boël • Monsieur et Madame Thierry Bouckaert • Madame Anny Cailloux • Madame Valérie Cardon de Lichtbuer • Madame Catherine Carniaux • Monsieur Jim Cloos et Madame Véronique Arnault • Mevrouw Chris Cooleman • Monsieur et Madame Jean Courtin • De heer en mevrouw Géry Daeninck • Monsieur et Madame Denis Dalibot • Madame Bernard Darty • Monsieur Jimmy Davignon • De heer en mevrouw Philippe De Baere • De heer Frederic Depoortere en mevrouw Ingrid Rossi • Monsieur Patrick Derom • Madame Louise Descamps • De heer Bernard Dubois • Mevrouw Sylvie Dubois • Madame Dominique Eickhoff • Baron et Baronne William Frère • De heer Frederick Gordts • Comte et Comtesse Bernard de Grunne • Madame Nathalie Guiot • De heer en mevrouw Philippe Haspeslagh - Van den Poel • Madame Susanne Hinrichs et Monsieur Peter Klein • Monsieur Jean-Pierre Hoa • De heer Xavier Hufkens • Madame Bonno H. Hylkema • Madame Fernand Jacquet • Baron Edouard Janssen • Madame Elisabeth Jongen • Monsieur et Madame Jean-Louis Joris • Monsieur et Madame Adnan Kandyoti • Monsieur et Madame Claude Kandyoti •  Monsieur Sander Kashiva • Monsieur Sam Kestens • Monsieur et Madame Klaus Körner • Madame Marleen Lammerant • Monsieur Pierre Lebeau • Baron Andreas de Leenheer ✝ • Monsieur et Madame François Legein • Madame Gérald Leprince Jungbluth • Monsieur Xavier Letizia • De heer en mevrouw Thomas Leysen • Monsieur Bruno van Lierde • Madame Florence Lippens • Monsieur et Madame Clive Llewellyn • Monsieur et Madame Thierry Lorang • Madame Olga Machiels-Osterrieth • De heer Peter Maenhout • De heer en mevrouw Jean-Pierre en Ine Mariën • De heer en mevrouw Frederic Martens • Monsieur Yves-Loïc Martin • Monsieur et Madame Dominique Mathieu-Defforey • Madame Luc Mikolajczak • De heer en mevrouw Frank Monstrey • Madame Philippine de Montalembert • Madame Nelson • Monsieur Laurent Pampfer • Famille Philippson • Monsieur Gérard Philippson • Madame Jean Pelfrène-Piqueray • Madame Marie-Caroline Plaquet • Madame Lucia Recalde Langarica • Madame Hermine Rédélé-Siegrist • Monsieur Bernard Respaut • Madame Fabienne Richard • Madame Elisabetta Righini • Monsieur et Madame Frédéric Samama • Monsieur Grégoire Schöller • Monsieur et Madame Philippe Schöller • Monsieur et Madame Hans C. Schwab • Monsieur et Madame Tommaso Setari • Madame Gaëlle Siegrist-Mendelssohn • Monsieur et Madame Olivier Solanet • Monsieur Eric Speeckaert • Monsieur Jean-Charles Speeckaert • Vicomte Philippe de Spoelberch et Madame Daphné Lippitt • Madame Anne-Véronique Stainier • De heer Karl Stas • Monsieur et Madame Philippe Stoclet • De heer en mevrouw Coen Teulings • Messieurs Oliver Toegemann et Bernard Slegten • Monsieur et Madame Philippe Tournay • Monsieur Jean-Christophe Troussel • Monsieur et Madame Xavier Van Campenhout • Mevrouw Yung Shin Van Der Sype • Mevrouw Barbara Van Der Wee en de heer Paul Lievevrouw • De heer Koen Van Loo • De heer en mevrouw Anton Van Rossum • Monsieur et Madame Guy Viellevigne • De heer Johan Van Wassenhove • Monsieur et Madame Michel Wajs-Goldschmidt • Monsieur et Madame Albert Wastiaux • Monsieur Luc Willame • Monsieur Robert Willocx ✝ • Monsieur et Madame Bernard Woronoff • Monsieur et Madame Jacques Zucker • Zita, maison d'art et d'âme

Bozar Circle

Monsieur et Madame Paul Bosmans • Monsieur et Madame Paul De Groote • De heer Stefaan Sonck Thiebaut • Madame France Soubeyran • De heer en mevrouw Remi en Evelyne Van Den Broeck

Bozar Young Circle

Mademoiselle Floriana André • Docteur Amine Benyakoub • Mevrouw Sofie Bouckenooghe • Monsieur Matteo Cervi • Monsieur Rodolphe Dulait • Monsieur Avi Goldstein • Monsieur Rodolphe Dulait • Monsieur et Madame Melhan-Gam • Dokter Bram Peeters • Monsieur Lucas Van Molle • Monsieur et Madame Clément et Caroline Vey-Werny • Madame Cory Zhang

Et tous les Membres qui souhaitent rester anonymes.