Amanda Piña
Frontera I Border – a Living Monument de la chorégraphe mexico-chilienne Amanda Piña s’ancre dans une danse surgie dans le quartier d’El Ejido Veinte of Matamoros, Tamaulipas, à la frontière séparant le Mexique des États-Unis. Cette chorégraphie est exécutée par des jeunes précarisés par un contexte d’extrême violence liée à cet espace liminal où prospèrent narcotrafic, militarisation et industrie du travail bon marché. La danse dont Amanda Piña s’inspire est à l’origine une « danse de conquête » des Chrétien(ne)s sur les Maures créée par les Espagnol(e)s. Durant la colonisation de l’Amérique latine, elle s’est transformée en outil de propagande raciste. La diff érence entre blanc et non-blanc s’y est ainsi vue exportée, car « L’Indien(ne) » incarnait évidemment le/la « Maure » à dominer tandis que le/la Chrétien(ne) représentait l’Espagne. Cette danse a prolongé sa métamorphose et peut être comprise comme un rituel de résistance aux forces coloniales et de nos jours, néolibérales. À travers l’exploration d’une chorégraphie frontalière où s’entrelacent la culture hip-hop, les récits coloniaux de même que les pratiques et le mysticisme indigènes, Amanda Piña rappelle également que la frontière n’est pas uniquement un lieu mais aussi une inscription dans les corps qui participe à leur processus de racialisation. Les corps eux-mêmes sont donc porteurs de frontières, et certains plus que d’autres.
Informations pratiques
Dates
Lieu
Hall Horta
rue Ravenstein 23 1000 BruxellesCoproduction