‘El mar la mar - Joshua Bonnetta’

Un soleil de plomb s’abat sur tous ceux qui traversent le désert du Sonora entre le Mexique et les États-Unis : à part les quelques personnes qui y vivent, ce sont les migrants sans-papiers les plus démunis qui tentent de passer la frontière. Ils n’ont d’autre choix que d’emprunter cette route extrêmement dangereuse, surveillée par des gardes-frontières – certains légitimes, d’autres autoproclamés. L’horizon semble terriblement loin et les dangers sont partout. Il vaut mieux se déplacer sous le couvert de la nuit. L’exposition à la chaleur et au soleil suffit à faire périr animaux et humains. Leurs traces et leurs dépouilles s’accumulent, s’estompent, se décomposent et s’inscrivent dans la topographie du paysage. Ce qui est absent devient présent, de même que la vie et la mort, la beauté et l’effroi, la lumière hostile et les nuits constellées d’étoiles coexistent encore et toujours.
El mar la mar mêle avec brio de sublimes images en 16 mm de la nature et de phénomènes météorologiques, des animaux, des humains et des traces qu’ils laissent derrière eux, avec en fond une bande originale polyphonique, offrant ainsi une exploration cinématographique du désert, un panorama aux multiples facettes d’une bande de terre placée sous les feux de l’actualité politique, un poème filmé qui évoque l’océan.