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Une perle de la Chapelle Musicale

Rencontre avec Stéphanie Huang & Alexandre Lory

Stéphanie Huang est une des violoncellistes les plus prometteuses de la jeune génération. Révélation ADAMI Classique 2021, elle est aussi Artiste en Résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, où elle étudie dans la classe de Gary Hoffman. Elle présente à Bozar un programme raffiné et intéressant, en duo avec un pianiste concertiste et chambriste très apprécié, Alexandre Lory. Rencontre avec ces deux artistes montants.

Cet article s'intègre dans le cadre de

Bozar Next Generation : 25 ans

Pourquoi avez-vous choisi l’instrument que vous jouez aujourd’hui ?

S.H. : Cela paraîtra peu original, mais ma mère étant violoncelliste, c’est tout naturellement qu’elle a commencé à me donner cours quand j’avais quatre ans.

A.L. : Ma mère a fait un peu de piano dans son enfance, nous avions donc un piano numérique à la maison, c’est la raison principale et également peu originale… !

 

Quel soutien vous apporte la Chapelle Royale Musicale Reine Elisabeth ?

S.H. : Non seulement y étudier permet d’avoir régulièrement cours avec de grands maitres (Gary Hoffman, pour ma part), mais aussi de nombreuses opportunités de concerts en solo, musique de chambre ou avec orchestre ! C’est aussi une grande famille, pour moi. On s’entend tous très bien et il y a grand esprit de convivialité à La Chapelle, on est toujours heureux de se voir, se revoir, et partager des concerts entre artistes en résidence.

Comment vous sentez-vous à quelques jours de votre concert à Bozar ?

S.H. : Heureuse, excitée à l’idée de jouer sur une scène mythique, que j’ai toujours observée depuis la place du public ! C’est un rêve devenu réalité que de pouvoir donner un concert dans ce lieu que je fréquente régulièrement depuis ma plus tendre enfance.

A.L . : Comme très souvent, plusieurs sentiments se mêlent. En premier lieu, une vraie excitation à l'idée de jouer avec Stéphanie en Belgique, dans ce très beau lieu de la musique attaché aussi au grand Concours Reine Elisabeth, évènement que j'ai régulièrement suivi de manière passionnée depuis mon adolescence. Ensuite, il y a naturellement un peu de stress lié à l'exigence et à la pression que l'on se met en tant qu'interprètes, et au fait que le répertoire proposé soit, en très grande partie, tout nouveau pour moi ! 

 

Pouvez-vous nous présenter ce répertoire ?

A.L. : Je pense qu'il s'agit d'un très beau mélange entre des œuvres romantiques emblématiques du répertoire pour violoncelle-piano et des œuvres modernes moins reconnues, moins jouées, et qui méritent de l'être clairement davantage (le Nocturne de Jolivet notamment). C'est un magnifique programme de concert je dois dire !

S.H. : En effet, nous jouerons, entre autres, la Deuxième Sonate de Brahms, qui est un pilier dans le répertoire pour violoncelle et piano, ainsi que l’Adagio und Allegro de Schumann, œuvre d’une sensibilité exacerbée, originellement écrite pour cor et piano. Il y aura aussi du Martinů, pour compléter ce beau programme.

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant, en tant que musicien∙ne ?

S.H. : Voir l’émotion et le plaisir dans les yeux du public après un concert !

A.L. : Aller au bout de soi-même dans une œuvre de grande envergure artistique, en termes d'investissement de travail, de sensibilité, de réflexion stylistique et intellectuelle, de maîtrise instrumentale et mentale, de lâcher-prise et de liberté interprétative au moment du concert, etc. Certaines œuvres métaphysiques (mais pas que !) changent profondément les artistes-interprètes et les personnes que nous sommes, elles nous élèvent et nous apportent une richesse intérieure inestimable. C'est une chance inouïe et un sentiment très particulier, difficilement définissable… Et puis, cet échange émotionnel et ce partage puissant entre les instrumentistes en musique de chambre ou en orchestre, ainsi qu'entre les musiciens et le public. C'est évidemment une source importante de bonheur. Aussi lorsque l'on provoque parfois chez certaines personnes un nouvel intérêt pour la musique classique ou pour un style de répertoire ! Offrir une forte expérience sensible, un choc émotionnel, pouvant ouvrir des « portes » est une vraie gratification personnelle.

 

Quel est votre plaisir coupable en musique ?

S.H. : Écouter de la musique électro avec mon casque et danser quand je suis toute seule.

A. L. : Question originale. Hum… J'ai une certaine appétence pour la Tecktonik, phénomène de mode français des années 2006-2007. Plaisir légèrement coupable il est vrai...

 

Quels sont vos plus grands rêves ?

A.L. : Vivre en musique, créer une famille, être entouré des personnes que j'aime, garder cette bonne humeur et rester heureux malgré les épreuves que la vie nous impose, tout simplement.

S.H. : Construire une vie qui me rendra heureuse et continuer à partager la musique avec le public le plus longtemps possible !